économie circulaire en 10 questions

L’économie circulaire en 10 questions

Vers un modèle plus vertueux pour l’homme et la planète

Parce que produire et consommer plus durable est devenu un enjeu mondial et que nous sommes ultras concernés par les pratiques écologiques et responsables, nous avons sélectionné pour vous quelque extraits choisis du guide de l’Adème « L’économie circulaire en 10 leçons » publié par l’Adème. Vous pourrez retrouver l’intégralité du guide en cliquant sur ce lien :
https://librairie.ademe.fr/cadic/922/guide-pratique-economie-circulaire-10-questions.pdf

Pourquoi notre mode de consommation pose problème ?

Nous vivons et consommons au-dessus   des ressources de la planète Nous consommons toujours plus et ce modèle est de moins en moins viable pour l’avenir de l’humanité. La publicité, les offres promotionnelles, la mode, les évolutions technologiques permanentes de la téléphonie et du multimédia… nous poussent à renouveler rapidement nos biens. En 2015, les pays développés ont ainsi utilisé 30 tonnes de ressources par habitant contre 2 tonnes dans les pays en développement*.

Or, ces ressources ne sont pas illimitées. En 2019, nous avons dépassé dès le 29 juillet la capacité annuelle de la planète à régénérer ses ressources et à absorber les déchets**. Il faudrait ainsi 1,75 planète pour satisfaire les besoins de l’humanité sans mettre en péril les besoins des générations qui suivent. Et si tout le monde vivait comme les Français, il faudrait même 2,7 planètes***.

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Depuis 50 ans, nous épuisons les ressources de la planète. Les perspectives ne sont pas encourageantes puisque d’ici 2050, la Terre verra sa population augmenter de 2,5 milliards d’habitants*. Dans le même temps et si l’on ne change rien, la consommation mondiale de matières premières passera de 85 milliards à environ 180 milliards de tonnes*.

La production agricole mondiale, elle, devra croître de presque 50 % par rapport à 2012 pour fournir des aliments aux êtres humains, aux animaux et permettre de produire des biocarburants (dans un scénario à croissance modeste) *.

Très clairement, le niveau de consommation et le modèle linéaire des pays développés, qui conduit au gaspillage des ressources naturelles, montre ses limites. *FAO – L’avenir de l’alimentation et de l’agriculture – Tendances et défis – 2017 Tous les biens de consommation ont des impacts Quels qu’ils soient, les biens de consommation (y compris produits alimentaires et produits de construction) participent à l’épuisement des matières premières et des ressources. Ils pèsent pour 70 % dans les émissions annuelles de gaz à effet de serre de la France. Il nous faut donc modifier notre modèle de consommation pour diminuer l’impact sur le climat, les ressources et la biodiversité.

*Panel International sur les Ressources des Nations Unies

**Global Footprint Network

*** Rapport OCDE Global Material Ressources Outlook to 206

Pourquoi est-il important de faire durer les objets ?

Garder ses objets le plus longtemps possible limite les impacts environnementaux.

Cela permet de préserver les ressources et de limiter le nombre de déchets dans nos poubelles. Mais c’est aussi une solution efficace pour réduire les impacts dus à la fabrication. Pour beaucoup d’objets comme les meubles, les vêtements, l’informatique, la téléphonie, c’est cette phase de fabrication qui pèse le plus lourd sur l’environnement. Dans le cas du smartphone, elle représente 75 % des impacts.

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La mode est au palmarès des industries les plus polluantes au monde

La mode émet 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre chaque année*. Son impact est plus important que les vols internationaux et le trafic maritime réunis**. Pour fabriquer un tee-shirt par exemple, il faut l’équivalent en eau de 70 douches (2 700 l), pour un jean, c’est 285 douches (11 000 l)***.

4 % de l’eau potable disponible dans le monde est ainsi utilisée pour produire nos vêtements****. Or depuis 15 ans, on achète 60 % de vêtements de plus et on les garde deux fois moins longtemps.

On ne peut pas recycler toutes les matières

Le recyclage a toutefois ses limites car on ne peut pas recycler toutes les matières :

▶ La fibre de papier est recyclable 5 fois ;

▶ L’acier est parfois contaminé par le cuivre ;

▶ 80 % du titane est utilisé sous forme de peinture;

▶ Certains métaux rares mélangés à d’autres matières pour former des alliages ne peuvent plus être séparés pour être recyclés. Le cas du smartphone est révélateur : près de 50 métaux le constituent mais moins de 10 sont actuellement recyclés.

*Ellen MacArthur Foundation, A New textiles economy. Redesigning fashion’s future outlines, 2016  et Circular  Fibres Initiatives Analysis, 2016

**International Energy Agency, Energy Climate Change and Environment, 2016

***Fashion Revolution, 2017

****Ellen MacArthur Foundation

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L’obsolescence est-elle vraiment programmée ?

L’obsolescence programmée n’est pas généralisée.

On entend beaucoup parler de l’obsolescence programmée, qui consiste à réduire délibérément la durée de vie et la durée d’utilisation d’un bien. Ce phénomène, considéré en France comme un délit depuis 2015, a pour objectif de favoriser le remplacement des produits, notamment pour les appareils électriques et électroniques.

En 2014, 92 % des Français étaient persuadés que les produits électroménagers étaient conçus pour ne pas durer*.  En réalité, l’obsolescence programmée est loin d’être un phénomène généralisé.

 En revanche, un autre type d’obsolescence a de lourdes conséquences, tout à fait tangibles : l’obsolescence culturelle engendrée par le marketing !

*Médiaprism / 60 millions de consommateurs, sondage rédigé du 28 février  au 4 mars 2014, 1020 personnes interrogées

Un phénomène bien réel : l’obsolescence culturelle

Dès les années 1950, le renouvellement des gammes de produits s’est accéléré, en inculquant au consommateur le désir de posséder quelque chose d’un peu plus récent, d’un peu mieux que les autres. Cette dimension subjective, appelée obsolescence culturelle, psychologique ou marketing, nourrit en permanence le sentiment de devoir racheter de nouveaux biens. La mode, l’évolution de l’esthétique, des goûts… poussent le consommateur à vouloir la dernière version d’un produit, même si celui qu’il possède fonctionne encore, ou à se débarrasser d’appareils dès que survient un problème. Ainsi, 88 % des Français renouvellent leur téléphone portable alors que le précédent fonctionne encore. Le résultat de cette obsolescence choisie, c’est que les objets se renouvellent de plus en plus vite avec d’importantes conséquences pour la planète. 

En savoir plus :  Guides de l’ ADEME « Les impacts du smartphone » et « Le revers de mon look » Vidéo sur l’obsolescence culturelle :  www.facebook.com/brutnatureFR/videos/534573443693301/

Autre bénéfice, l’allongement de la durée de vie des produits permet de faire des économies. Par exemple, conserver un lave-vaisselle 14 ans au lieu de 11 ans permet d’économiser 105 € pour un lave-vaisselle A+, 150 € pour un A++ et 250 € pour un A+++*.

* Étude ADEME 2018

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L’entretien et la réparation sont trop souvent oubliés

En France, on estime qu’un appareil sur deux rapporté au SAV n’est pas en panne : aucune pièce de rechange n’est nécessaire pour le remettre en état de fonctionnement. Il s’agit par exemple d’un tuyau bouché ou d’un entartrage**

D’où l’importance de bien entretenir ses appareils. Dans 60 % des pannes réelles, le consommateur n’essaie pas de faire réparer son produit et il ne le fait jamais réparer si le coût induit est supérieur à 30 % du prix du neuf. Pourtant, la réparation est bien souvent possible. À partir du 1er janvier 2020, un indice de réparabilité  est obligatoirement affiché sur 5 catégories d’équipements : lave-linge, ordinateur portable, smartphone, télévision et tondeuse à gazon.

Il évalue :

▶ La documentation technique;

▶ L’accessibilité et le démontage;

 ▶ La disponibilité et le prix des pièces détachées;

▶ Certains critères spécifiques au produit évalué (exemple: la réinstallation logicielle).

 L’indice de réparabilité, noté sur 10, sera calculé à partir des réponses (oui/non) données à 10 critères.

L’économie circulaire peut-elle rendre le monde plus juste et solidaire ?

Une évolution vers plus de coopération, de solidarité et d’ancrage dans les territoires.

 Ces dernières années, de nouvelles formes d’activités ont vu le jour, notamment avec les entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS). Leur but n’est pas uniquement de générer des bénéfices mais aussi de redonner une grande place aux salariés, à une gouvernance démocratique et à une gestion responsable. En 2019, près de 40 000 établissements sont référencés et emploient 2,37 millions de salariés, soit 10,5 % de l’emploi en France.

Les initiatives sont nombreuses partout en France

Les Repair Cafés®, ateliers de réparation collaboratifs, sont par exemple en plein essor. Gratuits et ouverts à tous, ils sont animés par des bénévoles qui partagent leurs savoir-faire et leurs connaissances avec les personnes apportant leurs objets en panne. En donnant une seconde vie aux objets, ils permettent de réduire la quantité de déchets, surtout électriques et électroniques. C’est aussi l’occasion de sensibiliser le public aux problèmes environnementaux liés au gaspillage, à la surconsommation et de créer du lien social en favorisant la coopération et la solidarité.

À Paris, la Banque Solidaire de l’Équipement permet à des personnes en situation de grande précarité accédant à un logement d’acquérir à prix très bas des équipements neufs (vaisselle, mobilier, électroménager, linge de maison…).

La Banque fonctionne grâce à Emmaüs Défi qui reçoit les invendus de grandes entreprises. Ses salariés sont des personnes en insertion. Après avoir équipé plus de 1 000 familles à Paris en 3 ans, l’objectif est de reproduire cette initiative dans toute la France, grâce au soutien de partenaires associatifs locaux et d’entreprises.

En savoir plus : Découvrir les acteurs de l’économie sociale et solidaire et des initiatives inspirantes : https://www.mois-ess.org/atelier-de-reparation-repair-cafe-0

Que faire en tant que consommateur ?

Le consommateur est au cœur de l’économie circulaire et peut par son comportement faire évoluer positivement les choses. Chacun de nous peut reprendre en main sa façon de consommer et éviter l’accumulation d’objets et de nombreux gaspillages. 

Se poser les bonnes questions avant de dépenser

▶ Avez-vous vraiment besoin de ce produit? Autant y penser quand on sait que depuis les années 1960, la consommation des ménages a été multipliée par plus de trois.

 ▶ Éviter le suréquipement: 70 % des vêtements dans les armoires ne sont jamais portés par les Français. Beaucoup de vêtements ne sont portés que 7 à 10 fois*.

▶Évitez aussi le surdimensionnement: par exemple, une télévision de 32 pouces (81 cm de diagonale) a un impact environnemental (émissions de gaz à effet de serre et utilisation de ressources) deux fois moindre qu’une télévision de 55 pouces (140 cm de diagonale). Acheter un lave-linge de classe énergétique équivalente mais de capacité inférieure (6 kg au lieu de 8 kg) permet une économie de 240 € sur l’ensemble de sa durée de vie (11 ans) car de nombreux appareils fonctionnent sans être pleins.

▶ Penser à louer ou emprunter certains produits plutôt que de les acheter pour un usage occasionnel. Il existe de plus en plus d’enseignes qui proposent des biens en location (location de vêtements, d’appareils électroménagers…). Les échanges de biens se pratiquent de plus en plus entre particuliers grâce au développement des réseaux sociaux. On peut ainsi emprunter entre voisins, entre collègues…

Au final, on ne fait pas seulement des économies mais on gagne aussi en convivialité ! * * www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/infographie-les10-chiffres-chocs-du-gaspillage-vestimentaire-a-avoir-en-tete-avant-de-faireles-soldes-146769.html

Facile à mettre en place : un espace d’échanges, de dons et de prêts

Il suffit d’un peu de place pour créer un espace permettant à des collègues, des voisins, des élèves d’échanger des biens, ils redonnent une place importante aux individus et à la solidarité dans des espaces collectifs.

Impliquer les jeunes

Ces dernières années, des écoles, collèges, lycées, grandes écoles, universités organisent des actions concrètes : échanges de jouets, mise en place d’un compost avec les déchets de la cantine, collecte de déchets électriques et électroniques…

Les étudiants se mobilisent aussi ! Le Réseau français des étudiants pour le développement durable (REFEDD) propose régulièrement des conférences et des publications pour rendre les campus plus écoresponsables.

En savoir plus : https://www.eco-ecole.org/

Une grande partie des actions labellisées « Semaine européenne de la réduction des déchets » sont d’ailleurs organisées dans le monde scolaire et des études supérieures, montrant tout l’intérêt des jeunes et de leurs enseignants pour construire un monde plus durable.

En savoir plus : https://serd.ademe.fr/

Alors pour en savoir plus sur l’économie circulaire, nous vous encourageons à consulter le site de l’Adème qui est une véritable mine d’or !

Les éléments ci-dessus sont donnés à titre d’information. Ils ne sont pas forcément exhaustifs et ne sauraient se substituer aux sites officiels

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